Kalimago Films

Camp d’Argelès
Sortie Cinéma - 31 mars 2010
Sortie DVD - 19 février 2011

Un film de Felip Solé

La plage d’Argelès, battue par la tramontane, était un village de pêcheurs. Un lieu tranquille et sans histoire.

En février 1939 l’histoire d'Argelès change brutalement. Toute la Catalogne espagnole est occupée par les troupes fascistes, 465.0000 réfugiés traversent la frontière, c’est la Retirada des républicains. Les autorités françaises font bâtir un camp sur la plage...

Le film évoque l'existence du camp de concentration d'Argelès sur Mer (Pyrénées Orientales), de sa création en janvier 1939 jusqu'à sa fermeture en septembre 1941.
En 1939, des cinéastes militants, choqués par ce “camp”, réussissent à introduire clandestinement une caméra derrière les barbelés. Ils filment, en caméra cachée, les rares images en prise directe du camp d’Argelès.

Jean-Paul Le Chanois réusit à monter le film Un peuple attend (1939), mais les autorités le saisissent. Le film est interdit et le montage original perdu. Des brigadistes parviennent à sauver une copie destinée aux États Unis sous le titre de "A people is waiting". Le montage original durait 50 minutes. "A people is waiting" dure à peine 30 minutes. Avec les vingt minutes perdues, s’est perdu un inestimable témoignage.

Le film Camp d’Argelès se propose de recréer ces images perdues et cependant conservées par la mémoire orale du camp. Ce dispositif de fiction sera le fil conducteur du film. La scénarisation de moments clé de la vie du camp sera entrecoupée de témoignages recueillis dans toute l’Europe auprès de personnes ayant eu une relation directe au camp d’Argelès : anciens internés au camp (républicains espagnols, juifs, …) mais aussi gardes et témoins. Le film s’appuiera aussi sur des images et des photos éparpillées à travers le monde, réalisées par des journalistes ou des amateurs, et patiemment recherchées durant de nombreuses années.

intention
« L’idée de faire un film sur le Camp d’Argelès m’est venue en tête chaque fois que j’ai posé le pied sur cette plage. C’était comme si la plage provoquait en moi un double sentiment de rejet et d’attraction. Ce n’est qu’en filmant la plage que pouvait se résoudre ce conflit. Chaque fois que je marchais sur la plage, je me disais : ici il n’y a plus que le sable et la mer, et malgré les nombreux témoignages, celui qui vient ici ne peut voir que la même chose que moi, le sable d’une plage … et moi je voulais que l’on voie les milliers de républicains, les centaines de baraques et surtout la souffrance individuelle et collective … ainsi va germer l’idée de ce film ! »
Felip Solé

Levez le poing camarades !
C’est par ce geste inlassablement répété chaque jour, que les réfugiés républicains espagnols du Camp
d’Argelès de 1939, répondaient aux mauvais traitements et aux dures conditions de vie dans le camp.
Combattants, personnes âgées, mutilés, femmes et enfants réussissaient ainsi à supporter la misère morale et matérielle qu’ils étaient contraints de vivre, sur la plage d’Argelès sur Mer, derrière des kilomètres de fils de fer barbelés.
Le film « Camp d’Argelès » montre ce qu’a réellement été ce camp de concentration pour les quelques 100 000 républicains espagnols qui fuyaient le fascisme.

Les républicains étaient enfermés dans un rectangle de fil de fer barbelés, et constamment sous la menace des baïonnettes. Les premiers aliments qu’ils reçoivent sont des pains lancés depuis des camions, ce qui provoque des altercations … Les internés libèrent leurs intestins directement dans la mer. Ils boivent de l’eau contaminée. Ils obtiennent cinq tentes pour servir d’infirmerie, mais ne disposent que d’aspirine. Ils sont en proie à la gale et aux poux. Les morts ne se comptent plus…
De février 1939 à la fin septembre 1941, ce sont presque deux ans et demi de souffrances et de mauvais traitements. Survivre dans les dures conditions du camp est déjà une manière de lutter contre Franco. Au début, il n’y a ni baraques, ni toilettes, ni lieux d’aisance, rien à boire, rien à manger … Les femmes subissent des violences constantes, les enfants meurent …
A partir des témoignages de personnes qui ont vécu cet enfer, et en récréant les situations que ne montrent pas les images d’archives, ce documentaire relate la vie quotidienne des réfugiés jusqu’à leur départ pour d’autres camps en septembre 1941, à la fermeture du camp d’Argelès.
Des récentes recherches historiques sur le camp d’Argelès, montrent que les républicains espagnols sont restés unis et solidaires contre les horreurs du camp. Quand les hommes sont obligés de travailler hors du camp, les femmes se révoltent pour défendre les hommes des Brigades Internationales menacés de déportation en Afrique du Nord. La punition est la même pour tout le monde, se faire tondre les cheveux et se faire enfermer dans le lieu dédié aux punitions, appelé l’Hippodrome.

« Camp d’Argelès », un film sur la dignité humaine …

Fiche technique du film

Réalisation Felip Solé
Assistant David Burillo
Scénario Jordi Sanrimà
Directeur photo Domenèc Gibert
Musique Oscar Peñarroya
Décors Laurent Albin
Avec George Pawloff, Flavien Papot, Àlex
Blanco, Dani Arbiol,Guillem Gefäll, Aurélie
Bourrat, Emma Lévin,Susana Carol, Víctor
Riverola, Carlota Bantulà, Anna Bertran,
Alain Hernàndez, Mònica Cordomí, Daniel
Valentin, Marc Solé, Boi Pere, José
Antonio Sánchez, Josep Carbonell,
Jeanne Simtob
VoixFrédéric Aubry, Elsa Bordenave
Muriel Choux; Olivier Clément
Patrick Sabourin, Marielle Kavos

Titre Camp d’Argelès
Année de création 2009
Date sortie en salles Printemps 2010
Avec le partenariat de la Région Languedoc Roussillon / le Centre National de la Cinématographie / la ville d'Argelès sur Mer
Support de diffusion DCP / Blu-ray / DVD
Durée du film 56’

Production Utopic & Télévisio de Catalunya

Co-Production Kalimago
www.kalimago.com
Distribution Kalimago
www.kalimago.com
Lieux de tournage
- Argelès sur Mer