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URBI et ORBI (médias pour la promotion du film en bas de page)

Un film de François Boutonnet

(voir aussi : Mnémosyne, un livre de François Boutonnet autour des Arts de la Mémoire)

Attention, un voyage peut en cacher un autre ! Un voyageur part à la recherche d’un autre centre du monde. Il découvre la Toscane et le jardin fantastique de Bomarzo. Les diverses stations de ce jardin, jouent alors comme autant de portes qui lui donnent accès à d’autres paysages. Cette quête l’entraîne de Perpignan à l’Ile de Pâques, en passant par Quito, Nazca, le Machu Picchu ou la Patagonie. Chaque nouveau lieu peut susciter de nouvelles pensées, chaque nouvelle pensée peut s’élargir vers de nouveaux paysages. Cet itinéraire le mène d’un site à l’autre par des passages aléatoires et commence à cartographier le pays imaginaire qui s’étend au dedans de nous, comme le plan du trésor dans les histoires de pirates. Si bien que la recherche s’efface peu à peu devant l’idée même du centre du monde, ou l’énigme de sa représentation. Chemin faisant, les Palais de Mémoire ouvrent la voie du Cinéma.

Le film Urbi et Orbi est un roman philosophique à la première personne du singulier. Il tente de bousculer les frontières convenues de la voie Mélies et de la voie Lumière, de la fiction et du documentaire, du langage et des images, de la narration et de la poésie, de la réflexion et de l’humour.
C’est un road-movie, autour de la notion de passage dans toutes ses dimensions : la frontière, le voyage, l’inscription de l’homme dans le paysage, l’inscription du paysage dans l’homme, le glissement de l’ironie à l’émotion, de l’émotion à la mémoire, de la mémoire au cinéma.

Urbi et Orbi est le premier long métrage de François Boutonnet, né en 1951 à Perpignan, au sud de l’Occitanie et au nord de la Catalogne, à deux pas du “centre du monde” selon Salvador Dali. Il est tour à tour moniteur de ski, ouvrier fraiseur, professeur de mathématiques, potier, fabricant de cheminées, brocanteur, chomeur, régisseur de plateau au théâtre, machiniste, guide de montagne, constructeur de décor, exploitant de cinéma, réalisateur de courts métrages, éducateur auprès d’enfants sourds, voyageur, formateur, fondateur de l’Association Cinémaginaire (2003), puis de Kalimago Films (2006). Il prépare actuellement une thèse au département Cinéma de l’Université de Toulouse (ESAV), sur les rapports qu’entretiennent les Palais de Mémoire et le Cinéma. Le film Urbi et Orbi fait aussi partie du dispositif élaboré autour de cette thèse.

 


Fiche technique du film

Réalisation François Boutonnet
Voix Christiane Morelle
Avec Christiane Morelle et Françoise Palandjian
Images François Boutonnet, Bernard Arnauld
Son Raphaël Dumas
Montage François Boutonnet, Isabelle Ingold
Créations musicales Pascal Comelade

Titre Urbi et Orbi
Visa d’exploitation n° 117.319
Année de création 2007
Date sortie en salles 2 Avril 2008

Support de diffusion DCP / Blu-ray / DVD
Durée du film 1h 9’ 28’’

Production Cinémaginaire
www.cinemaginaire.org
Distribution Kalimago Films
www.kalimago.com

Lieux de tournage
- Pyrénées Orientales (Argelès sur Mer, Perpignan, Prats de Mollo)
- Catalogne sud (Mollo, Barcelone)
- Italie – Toscane (Bomarzo, Pitigliano,…)
- Equateur (Quito)
- Pérou (Chan Chan, Nazca, Machu Picchu…)
- Bolivie (Lac Titicaca,…)
- Chili (Iquique, Valparaiso, Temuco, Santiago, Ile de Pâques…)
- Argentine (Patagonie, Buenos Aires, Iguaçu,…)
- Uruguay (Montevideo,…)

 
         
 

 

Voici un film qui ne ressemble à aucun autre, un journal de bord inattendu, inventif, surprenant, qui mène sa barque entre fiction et documentaire, entre littérature et histoire de l’art. On y passe du merveilleux jardin de Bomarzo à la Patagonie avec une belle fluidité, emportés par la beauté des images et la voix mélodieuse de Christiane Morelle. En osant un ton profondément personnel et singulier, François Boutonnet a réussi son pari : il a construit son propre Palais de mémoire, et c’est un plaisir de le visiter.

Florence Colombani
Critique de cinéma – Le Point

 
 

Pour parler d’un film cela peut sembler paradoxal, mais il y a bien des façons de visiter Urbi et Orbi. On peut le parcourir comme un palais de mémoire à visage découvert. La matière cinématographique suggère, par une forme en spirale, un combat entre une histoire vécue et une histoire falsifiée, un temps historique et un temps marchand. Voici un film où l’instant s’oppose au vide : tout ce que nous avons perdu, ou que nous ne sommes plus capables de voir. Ce qui redevient visible sinon accessible, c’est ce que nous appelions encore il y a peu l’être humain.
Urbi et Orbi prend aussi la forme d’une quête ésotérique qui traverse le territoire de plus en plus égoïste et glacé de l’ennemi, à la recherche d’un centre du monde dont nous savons déjà, avant même de partir à sa recherche, qu’il est en nous. Mais cette quête n’est pas vaine, car, comme le film, elle nous a permis d’approcher l’autre et de formuler sur un mode humaniste la question de l’altérité, très loin du discours formaté sur les droits de l’homme. Ici l’humain se manifeste par la tendresse du regard et des échanges, et bien plus dans ce qui est suggéré que dans ce qui est montré.
On peut considérer, plus simplement, que Urbi et Orbi est un carnet de voyage en forme d’errance, et même une romance à deux… Mais ceci est une autre histoire…

Jordi Vidal
Ecrivain – Résistance au chaos, Traité du combat moderne, Servitude et simulacre (éditions Allia)

     
         
 
 

Et si le fantôme de Charles Trenet s'était instillé en douceur dans l'âme d'un metteur en scène, pour lui commander sournoisement une version cinématographique de ses chansons? L'art de François Boutonnet trahit l'inconscient d'un fou filmant. Il faut infiniment de sagesse pour oser pousser la liberté de la pensée jusqu'à la plus créative déraison, le plus fécond vagabondage. Urbi et Orbi est un road movie de l'esprit. Voire un -rôde ma vie-, tant François Boutonnet ne peut pas plus rester en place de corps que de rêverie.

Perpignan. Un facteur qui s'envole. Un jardin extraordinaire. Ainsi commence le film, intense voyage imaginaire dans lequel il faut se laisser entraîner (ou plutôt en-Trenet). Le vent, les voiles sont ici les coqs à l'âne, qui louvoient vers le but, puis relancent nerveusement la course, avec une énergie perpétuellement renouvelable. Après Dali, l'auteur cherche le nombril du monde, loin vers l'Ouest, vers ces Indes occidentales dont ses racines espagnoles lui donnent un fragment de couronne. Les Amériques, on peut les découvrir en Caravelle, en Lama, en Boeing. Moi, je préfère les visiter en Boutonnet. Aucun moteur, aucun guide, ne pourrait nous mener aussi près du cœur des choses.

 
         
 

"Souvent, les voyageurs sont aveugles. En fait, on les voyage", rappelle le cinéaste. Lui fait ici l'inverse, ouvre les yeux, offre à voir en peu de temps une incroyable quantité de beauté, lui donne un sens, compose une encyclopédie joueuse. Ironiques, mordants, cruels et formidablement instructifs, ses rapprochements font de nous des touristes éveillés. La gaîté imbibe ses coups de griffe, la noblesse ses coups de cœur. Le film court, s'élève, fait du Machu Pichu le grand frère du Canigou, respire avec ampleur, élargissant de scène en scène l'audace de ses propositions, et c'est ainsi qu’Urbi et Orbi, en voulant cerner le centre du globe, finit par agrandir le monde.

Alain Riou
Critique de cinéma – Le Nouvel Observateur, Le masque et la plume

 
 
         
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URBI et ORBI

Un film de François Boutonnet

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